UTILISATION DE BEAUCERONS AU TROUPEAU
Au pied de la montagne
Un petit élevage familial rural alpin en zone de piémont où le beauceron est utilisé dans le travail sur l'exploitation bovine ; chien de troupeau avec beaucoup de prestance dont la valeur initiale devrait toujours être recherchée...
La ferme
FABLE
Empruntée à l'hebdomadaire paru en 1933, Revue Cynégétique et Canine, l'Eleveur.
Le poète y a parfaitement décrit le caractère du chien de berger, et les amateurs et utilisateurs du Beauceron ne pourront contredire le véridique fabuliste :
Le poète y a parfaitement décrit le caractère du chien de berger, et les amateurs et utilisateurs du Beauceron ne pourront contredire le véridique fabuliste :
CHIEN DE LUXE
ET CHIEN DE TROUPEAU
ET CHIEN DE TROUPEAU
Un chien d'appartement, tout petit bruxellois,
Vivait chez de riches bourgeois
Dans un château, près d'un village ;
A défaut d'enfants, le ménage
S'était épris de lui. Choyé, flatté, gavé,
En un mot fort mal élevé,
L'effronté petit chien, qu'on appelait Pyrame,
N'aimait ni monsieur, ni madame !
Un berger qui payait un fermage au château
Vint un soir ; et Tambour, son grand chien de troupeau,
Assis près du perron, l'oeil fixé sur la porte,
Attendait que son maître sorte.
L'apercevant, le bruxellois
Par l'huis entrebâillé se glisse, en tapinois,
Et, se sentant chez lui _ ça donne du courage _
S'approche du gros chien à tournure d'ourson
Mais au regard loyal, le flaire et puis l'engage
A rentrer, sans façon.
" Ton offre est alléchante. "
Lui répondit Tambour,
" Mais, bien qu'elle me tente
Je dois la décliner, car j'attends le retour
De mon maître et ne puis m'éloigner qu'il ne vienne."
- " Je ne vois pourtant pas laisse qui te retienne ",
Reprend le bruxellois. " Qui t'oblige à rester ? "
- " Mon devoir! " dit Tambour. " Je ne puis profiter
Du gîte ni du pain que mon maître me donne
Si je ne me soumets à tout ce qu'il m'ordonne ! "
- " Pourquoi t'ordonne-t-il de l'attendre dehors ? "
- " Je ne sais ! " - " Mais alors ! "
- " Je n'ai pas à savoir ; quand il me fait un signe,
Jamais je ne rechigne ! "
- " Je rechigne toujours,
Aussi, me gave-t-on des meilleurs "petits-fours".
Et toi, que manges-tu ? " - " Le matin, quand vient l'heure
De quitter la demeure
Pour garder les troupeaux, on me jette un croûton.
Et le soir, quand je rentre et que chaque mouton
Est en place, au bercail, je pars à vive allure
Pour dévorer ma part de la tiède mixture
De son et de tourteau qu'on donne aux porcelets ;
Quand ces gloutons n'ont rien laissé dans les baquets,
Je cours par monts et vaux
En quête d'une taupe, un rat, des cailletaux ! "
- " Mais, tu dois détester de tout coeur un tel maître ? "
- " Je lui suis attaché du plus fort de mon être ! "
- " Je ne te comprends pas ; c'est à te croire fou !
Moi, ma maîtresse m'adore et je suis son "chouchou".
J'ai grand lit au boudoir et vis de friandises ;
Ce que je fais est bien, ferais-je des sottises.
Pour le maître, je suis un "amour, un trésor" !
- " Tu dois bien les aimer ! " - " Moi, je m'en moque fort !
Ils m'agacent en me traitant comme une idole,
En m'affublant, quand nous sortons, d'une bricole ;
Mais, revenons à toi, pauvre chien malheureux ! "
- " Moi, malheureux ! Détrompe-toi ; car, de nous deux
Vois-tu, c'est moi qui prends mon mal en patience ;
J'use, pour pouvoir supporter sans faiblir la souffrance,
D'un puissant réconfort ; j'accomplis mon devoir !
Et puis, j'aime mon maître et j'éprouve à le voir
Un sensible plaisir ; je lis sur son visage
S'il est triste ou joyeux et quand, sur son passage,
Il me donne une tape amicale, Tambour,
Le croûton fût-il dur, est heureux tout un jour ! "
MORALITE
Hélas ! Combien d'enfants, combien d'adolescents,
Qui, trop choyés, flattés par d'aveugles parents,
Qui, trop choyés, flattés par d'aveugles parents,
N'ont, pour tant de sollicitude,
Que la plus noire ingratitude !
On en fit des Pyrame ; on le regrette, un jour !
Réfléchissez, mamans ! Pourquoi traiter "d'amour",
"Bijou", "trésor", "chou-chou", "mon idole", "bichette",
Des enfants dont le nom est Raymond ou Georgette ?
Pourquoi, dès ses plus jeunes ans,
Faire un despote d'un enfant ?
Aimez-les de tout coeur ; mais, cela vaudra mieux,
Apprenez-leur, déjà, dans leur adolescence
A s'armer contre la souffrance,
Ce n'est pas lorsqu'il devient vieux
Que l'homme doit ouvrir les yeux
Sur l'existence !
Apprenez-leur aussi que le sage Tambour
Avait pour réconfort : le Devoir et l'Amour !
Urbain MAHOUS